Afrique du Sud : « la gentrification » engendre des pressions sociales dans le quartier de Bo-Kaap
2 min read![Les logements installés dans le cadre de la transformation urbaine dans le quartier musulman malais historique de Bo-kaap au Cap et ses alentours impactent négativement la texture architecturale de même que culturelle de la zone.](https://www.bantutoday.com/wp-content/uploads/2022/01/pt19548.1231396.w630.jpg)
Le quartier Bo-kaap est l’une des zones qui regorge les principaux sites touristiques du Cap avec son histoire, son architecture, de même que ces rues pavées colorées. Il est localisé au pied de Signal Hill, juste à l’ouest du centre-ville.
Bo-Kaap a été construit au 18e siècle pour servir à la location des musulmans malais qui ont été arrêtés par les colonialistes Hollandais et utilisés au Cap comme des esclaves. Un quartier portant le titre du centre historique et culturel des Malais du Cap, descendants de ces derniers. Bo-kaap constitue également grâce à sa localisation centrale, un centre d’attraction pour les étrangers aisés et les structures contractantes. Et cela, grâce à son architecture unique et son paysage fabuleux.
Le changement grâce à la gentrification
Les nouvelles constructions observées rapidement dans le quartier de Bo-kaap, et ces alentours pendant ces dernières années engendrent des inquiétudes à propos de la forme architecturale du quartier historique. L’installation massive de la population aisée au sein de Bo-kaap soulève la préoccupation de la « gentrification ». Une situation qui provoque une pression sociale, économique et culturelle sur les habitants à faible source de revenu du district.
L’opinion de Seehaam Samaai, avocate et militante à Bo-kaap
Pour Seehaam Samaai avocate et militante, mentionne que la préoccupation de la « gentrification » restait l’un des plus gros soucis auxquels le quartier de Bo Kaap était opposé dans l’ère postapartheid. Concernant les bâtiments construits au sein et environs de Bo-Kaap qui ont abîmé le visage architectural et culturel du quartier historique, l’avocate Samaai apporte son avis : « Les grandes entreprises de sous-traitance viennent ici et construisent ces grands immeubles de grande hauteur que vous voyez quels que soient le patrimoine historique et la culture de la région. » Mentionnant ainsi, l’importance de l’insertion du quartier Bo-kaap dans le cercle de protection du patrimoine en 2019.
De même, elle ajoute : « Cela signifie que les entrepreneurs venant dans notre région devraient examiner et prendre en compte l’impact de notre patrimoine sur ce développement urbain. » Pour la militante, Bo-kaap avait été construit dans les années 1970 pour servir de maison « locative » aux esclaves malais, et même leur descendant ont vécu en tant que locataire dans ces habitats pendant près de 200 ans. Elle ajoute de plus : « Avant les années 1990, les maisons étaient principalement blanches, car les maisons de locations ne pouvaient être peintes qu’en blanc. » Elle signale que les maisons du quartier Bo-Kaap sont de nos jours célèbres en raison des bâtiments colorés. Ce qui n’était pas ainsi dans l’histoire.
A lre