AFRIQUE CENTRALE: Tensions entre le Tchad et la Centrafrique suite à une attaque à la frontière commune

Cet « incident malheureux » comme le qualifie la présidence centrafricaine a débuté dimanche matin par des affrontements entre les forces armées centrafricaine (Faca) et leurs alliés russes, aux rebelles des 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation), près de la frontière entre les pays suscités. Les rebelles centrafricains se sont ensuite repliés en territoire tchadien. Les Faca et les paramilitaires russes se sont lancés à leur poursuite.

Des soldats tchadiens du poste avancé de Sourou se seraient interposés, les Faca et leurs alliés russes, plus nombreux et mieux armés, ont pris le dessus. un militaire tchadien a été tué et cinq autres ont été faits prisonniers, selon un bilan officiel. Un député centrafricain a parlé d’un paramilitaire russe tué et un autre blessé dans leur camp.

Le ministre des affaires étrangères tchadien, Chérif Mahamat Zene, a affirmé lundi dans un communiqué que ce « crime de guerre d’une gravité extrême et cette attaque meurtrière préméditée, planifiée et opérée à l’intérieur du Tchad (…) ne sauraient rester impunis ».

« Le Tchad prend à témoin la communauté internationale, notamment la Minusca [la Mission de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique, qui y dispose de 12 000 casques bleus], l’Union africaine [UA] et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) de cette grave agression dont il est la cible », ajoute le communiqué.

De son côté, la République centrafricaine, dans un communiqué du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Maxime Ange Kazagui, « déplore les pertes en vies humaines et les blessés au sein des armées tchadienne et centrafricaine ». Elle accuse les rebelles centrafricains que ses soldats « poursuivaient » d’en être responsables.

Le Tchad a déjà envoyé des nombreux renforts à sa frontière avec la Centrafrique. « La communauté internationale a intérêt à lancer rapidement une mission de bons offices », a réagi un diplomate africain, alors que le porte-parole du gouvernement tchadien a prévenu sur un ton menaçant, « la Centrafrique rendra compte de la violation de nos frontières et de nos soldats qu’elle a tués ».

Lundi soir, le Tchad a reçu le soutien de la France qui confirme sa version en condamnant « fermement l’attaque du poste avancé tchadien de Sourou, (…) dimanche et , qui a fait plusieurs victimes », selon le site officiel du Quai d’Orsay.