BURKINA FASO: Diébédo Francis Kéré, Premier Africain à remporter le Prix Nobel d’Architecture
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Agé de 56 ans, Diébédo Francis Kéré s’est dit « l’homme le plus heureux de la planète », pour avoir reçu le prix le plus renommé de l’architecture. Mais son parcours était loin d’être simple, car les opportunités dans son village natal étaient limitées. Le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres du monde et les moins éduqués.
J’ai grandi dans une communauté où il n’y avait pas de jardin d’enfants, mais où la communauté était votre famille. Tout le monde prenait soin de vous et le village entier était votre terrain de jeu. Mes journées étaient remplies par la recherche de nourriture et d’eau, mais aussi par le fait d’être ensemble, de parler ensemble, de construire des maisons ensemble. Je me souviens de la pièce où ma grand-mère s’asseyait et racontait des histoires avec un peu de lumière, tandis que nous nous serrions les uns contre les autres et que sa voix à l’intérieur de la pièce nous enfermait, nous sommant de nous rapprocher et de former un endroit sûr. C’était mon premier sens de l’architecture.
Diébédo Francis Kéré
Il était le premier enfant de sa communauté à avoir été scolarisé. A l’âge de sept ans, il s’est retrouvé entassé dans une salle de classe extrêmement chaude avec plus de 100 autres élèves. Cette expérience de mauvaises installations de construction a été sa première inspiration pour améliorer la vie éducative des enfants du Burkina Faso, utilisant l’architecture. En 2021, après ses études en Allemagne, il concevait une école primaire dans son village natal, Gando comme son premier bâtiment. La population locale a contribué à la main-d’œuvre et aux ressources pour la construction. Son rêve est devenu réalité.
« L’architecture est un instrument que nous pouvons utiliser pour créer de meilleures villes, pour créer de l’espace pour inspirer les gens, pour créer des salles de classe qui inspirent la meilleure génération », a-t-il déclaré à BBC Afrique.
En 2004, Le succès de l’école primaire a valu à Diébédo Francis Kéré le prix Aga Khan, décerné tous les trois ans pour identifier des projets de construction qui répondent aux besoins des sociétés à forte population musulmane. La renommée de cette école lui a ouvert la voie pour concevoir d’autres établissements scolaires au Burkina Faso, comme le Lycée Schorge.
L’un des points forts de son travail est l’utilisation de la lumière, ce que les animateurs du prix Pritzker ont noté dans leur annonce : « Une expression poétique de la lumière est cohérente dans toutes les œuvres de Kéré. Les rayons du soleil filtrent dans les bâtiments, les cours et les espaces intermédiaires, surmontant les des conditions de midi pour offrir des lieux de sérénité ou de rassemblement. »
L’utilisation caractéristique de la lumière de Diébédo Francis Kéré est également évidente dans sa conception d’établissements de santé, tels que le Centre de santé et de protection sociale du village de l’opéra au Burkina Faso, qui est toujours en construction d’après son site web officiel.
Au-delà de ses conceptions au Burkina Faso, Diébédo Francis Kéré a également conçu des structures permanentes et temporaires à travers l’Europe et les États-Unis, comme le Serpentine Pavilion de Londres en 2017. Chaque année, la Serpentine Gallery invite un architecte international à construire son tout premier édifice londonien sur son terrain. Il tire son inspiration pour la conception des arbres de Gando, son village natal, dont les structures cherchent à connecter les visiteurs avec la nature environnante.
Diébédo Francis Kéré a également réalisé des conceptions pour le célèbre Coachella Valley Music and Arts Festival, qui se déroule chaque année en Californie et attire des célébrités et de grands noms de l’industrie du divertissement. Sarbalé Ke qui signifie Maison de la célébration est sa conception pour le festival 2019. Son inspiration pour la structure était l’arbre Baobaob, qui a une écorce intérieure creuse.
Ses travaux architecturaux en cours comprennent des bâtiments parlementaires au Burkina Faso et au Bénin. Bien qu’inachevés, les dessins démontrent une fois de plus son utilisation caractéristique de la lumière.
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