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Canada : Refus excessif des visas aux étudiants d’Afrique francophone

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Les taux de refus des visas étudiants au Canada pour des pays africains ne cessent de grimper, et certains candidats répondant pourtant aux critères sont ainsi empêchés de poursuivre leurs études dans la province du Quebec au Canada.
Canada refus excessif des visas aux étudiants Africains

Canada refus excessif des visas aux étudiants Africains

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Les avocats en immigration canadienne dénoncent des taux de refus qui peuvent approcher le 100 % pour certains pays francophones d’Afrique. « Il arrive fréquemment qu’un candidat aux études démontre une capacité financière de 100 000 $ pour la durée de son programme, qu’il a son acceptation de l’université, mais il est quand même refusé », déplore Krishna Gagné, l’avocate québécoise.

En août 2021, cinq étudiants acceptés par le cégep de Jonquière avec des bourses d’excellence se sont vu refuser l’accès au Canada, relate-t-elle. « C’était une situation absurde et excessivement difficile », explique Nathalie Houde, conseillère en recrutement à l’international pour le Cégep de Jonquière. La bourse, octroyée par Québec, couvrait les frais de scolarité plus élevés pour les étrangers ainsi que des frais de subsistance. Quatre d’entre eux ont finalement pu arriver à temps pour la session d’automne.

De janvier 2020 a septembre 2021, c’est a dire en moins de 2 ans, l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a ainsi refusé 35 642 visas aux étudiants des principaux pays francophones du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest qui voulaient venir au Québec. Pendant ce temps, le nombre d’étudiants en provenance de l’Inde — qui se destinent majoritairement à des cours en anglais — a atteint des sommets.

Un couple originaire de République du Congo, Dorothée et Mboungou, racontent avoir présenté des preuves financières de leur argent disponible dans des comptes de banques, des biens immobiliers a revenus locatifs, entreprise, parcelles de terre, ainsi qu’une évaluation de tous leurs biens. « Nous ne sommes pas des nécessiteux au Congo, il ne faut pas croire que tous les Africains sont d’une pauvreté extrême », explique Madame Dorothée qui depuis 14 ans travaille pour la multinationale Total. « À partir du moment où on a déposé tous les papiers, il s’est passé à peine une semaine avant le refus, comme si la réponse était déjà toute faite », note Dorothée. « Est-ce que c’est une discrimination ? On s’attendait à une étude objective de notre dossier », s’exclame-t-elle.

Des raisons de refus contradictoires

Le dossier du couple Dorothée était pourtant « impeccable », insiste leur avocate québécoise, Krishna Gagné, mais Ottawa les a refusés le visa étudiant. Le principal motif invoqué ? L’agent d’immigration n’était pas convaincu qu’ils quitteraient le Canada à la fin de la période d’études, comme le veut le règlement sur l’immigration.

Ce motif semble « entièrement contradictoire » pour Me Gagné, car en effet, les politiques d’immigration tant provinciales que fédérales encouragent de plus en plus les étudiants étrangers à rechercher un statut permanent après l’obtention de leur diplôme.

Cette année même, Le Gouvernement Canadien par Ministre de l’Immigration, Marco Mendicino, a ouvert de nouvelles voies d’accès à la résidence permanente pour les étudiants étrangers diplômés d’une institution d’enseignement canadienne, soit 40 000 places attitrées. En Avril 2021, Le Ministre de l’Immigration, disait vouloir ainsi permettre « à ceux qui ont un statut temporaire de planifier leur avenir au Canada ». « Nous voulons que vous restiez », avait-il déclaré.

La province du Québec semble pénalisé

La province Québécoise est pénalisé par rapport au reste du Canada en raison de ses bassins de recrutement francophones en Afrique. L’Algérie, le Sénégal et le Cameroun sont parmi les six premiers pays d’origine des étudiants étrangers au Québec et ont connu des taux de refus de plus de 80 % en 2020 et en 2021. Le Maroc se trouve au 4e rang en importance sur le plan du nombre d’étudiants, mais son taux de refus est moins élevé en moyenne que ceux des autres pays africains. D’autres étudiants ressortissants à destination du Québec se font rejeter par Ottawa à hauteur de 80 à 90 %, comme ceux de la Guinée, du Bénin, du Togo et de la République démocratique du Congo.

Le taux de refus des Permis d’études d’un même pays d’origine est parfois plus élevé au Québec que dans le reste du Canada. En 2020, les demandes de visa étudiants en provenance de la Côte d’Ivoire ont par exemple été refusées à 75 % au Québec et à seulement 68 % dans le reste du Canada.

Ce fossé peut s’expliquer en partie par une « méconnaissance de la place du réseau collégial dans le système d’enseignement supérieur » par IRCC, selon la Fédération des cégeps. Plusieurs étudiants se font ainsi refuser un permis d’études dans un cégep « parce que l’agent considère que la demande ne concorde pas avec le parcours, sur la base du cheminement scolaire », dit Francis Brown.

Source: Journal LeDevoir

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