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COP 28 : Adoption d’un « Accord historique » dans le cadre des énergies fossiles

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Après une nuit de retard, les pays du monde entier ont approuvé un compromis historique lors de la COP 28 à Dubaï, en appelant sans précédent à un abandon progressif des combustibles fossiles, principales responsables du réchauffement climatique.
COP 28 : Adoption d’un « Accord historique » dans le cadre des énergies fossiles
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La réforme sur le changement climatique

Le texte adopté à travers des négociations douloureuses a été rendu possible par consensus à Dubaï, sans aucun bruit de la part des quelque 200 pays présents en séance plénière avant que le marteau ne soit donné pour l’approuver. L’adoption du texte, qui, pour la première fois dans l’histoire d’une conférence de l’ONU sur le climat, mentionnait tous les combustibles fossiles qui sont en grande partie responsables du changement climatique, a été accueillie par de longs applaudissements et un standing ovation.

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Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition énergétique, a salué « une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique » à Dubaï. Wopke Hoekstra, saluait la commissaire européenne chargé du climat, juste avant de rentrer en séance plénière en mentionnant : « Pour la première fois en 30 ans, nous pourrions maintenant approcher le début de la fin des énergies fossiles. »

De même, le texte dans lequel chaque phrase a été objet d’une négociation par les Emiratis, appelle à « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques. » L’Union européenne et de nombreux autres pays ont appelé à une action plus rapide au cours de cette décennie.

En choisissant le mot « transitioning away ( « transitionner hors de », « s’éloigner », « abandonner » selon les traductions possibles en français) ». Les textes ne mentionne plus une « phase-out » (sortie) » du pétrole, du gaz et du charbon, terme devenu depuis des mois une bannière pour plus d’une centaine de pays et des milliers d’ONG.

Une compilation de solutions adaptées

Une source proche du président des Émirats arabes unis estime que le texte a été soigneusement « calibré » pour tenter de concilier des points de vue opposés, notamment pour éviter un blocus saoudien. En même temps, il y a volontairement une petite ambiguïté dans la formulation pour que chacun puisse y trouver son bonheur.

L’Alliance des petits États insulaires (Aosis), qui a mené la bataille en faveur de mesures fortes sur les combustibles fossiles, a salué les « améliorations » mais a également exprimé ses « inquiétudes ». Mais l’envoyé chinois pour le climat, Xie Zhenhua, a souri et a levé le pouce.

Selon les règles climatiques de l’ONU, un seul pays peut s’opposer à une décision adoptée par la COP, et l’Arabie Saoudite ou l’Inde pourraient s’y opposer à la dernière minute, ce qui rend les observateurs nerveux.

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Des améliorations, selon l’avis des ONG

Alden Meyer de l’association de réflexion E3G se félicite en disant « Si Glasgow (2021) était la première fissure dans le barrage avec l’appel à réduire le charbon, maintenant c’est une grosse rupture avec l’extension au pétrole et au gaz ». Il rajoute de même : « Les Saoudiens essaient de colmater furieusement le barrage mais le sens de l’histoire est clair. »

Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa, explique « Le génie ne retournera jamais dans la bouteille », autre groupe de réflexion s’explique.

Par ailleurs, Caroline Brouillette, directrice du réseau d’ONG Réseau Action Climat Canada, explique « Ce n’est pas la promesse historique du « phase-out » mais « transition hors », cela envoie quand même un signal important. Et si c’est adopté, ce serait quand même la première fois qu’on a de tels mots, qui couvrent non seulement le charbon, mais aussi le pétrole et le gaz. », en amont de la campagne plénière.

Cependant, elle a déploré l’inclusion de « distractions dangereuses telles que le captage et le stockage du carbone et l’énergie nucléaire ».

L’ONG WWF a décrit le nouveau projet d’accord comme une « amélioration » sur les combustibles fossiles par rapport aux versions précédentes, tout en notant qu’il n’y avait aucun appel à une « sortie complète » des combustibles fossiles. Mais Stephen Cornelius, du WWF, a déclaré : « Si ce texte est adopté, ce sera un moment important ».

Sultan Al Jaber a œuvré pendant plus de 24 heures pour sauver la COP, qu’il a qualifiée de « tournant » pour pouvoir retenir l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris adopté il y a huit ans : limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C.

Un nouvel accord centré sur « l’énergie »

Une première version du texte des Émirats arabes unis a suscité un tollé lundi parce qu’elle prévoyait trop d’options parmi lesquelles choisir et n’appelait pas à une « sortie » des combustibles fossiles, dont la combustion est en grande partie responsable depuis le 19e siècle. Les températures mondiales sont actuellement 1,2°C plus élevées qu’à l’époque préindustrielle. Jusqu’à présent, seule une « réduction » du charbon a été enregistrée lors de la COP26 à Glasgow. Le pétrole et le gaz n’ont jamais été précisés.

Le projet d’accord des Émirats arabes unis reconnaît le rôle de « l’énergie de transition » – faisant référence au gaz naturel – pour assurer la « sécurité énergétique » dans les pays en développement où près de 800 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité.

Le texte contient plusieurs appels liés à l’énergie : tripler la capacité d’énergie renouvelable et doubler le rythme des améliorations de l’efficacité énergétique d’ici 2030 ; accélérer les technologies « zéro carbone » et « à faible émission de carbone », y compris l’énergie nucléaire, l’hydrogène à faible émission de carbone et le captage du carbone émergent, le stockage, et les technologies que défendent les producteurs de pétrole pour pouvoir continuer à extraire des hydrocarbures.

L’Arabie saoudite, le Koweït et l’Irak ont ​​adopté une ligne dure, refusant de signer un accord pour lutter contre les combustibles fossiles qui ont fait leur richesse. Mais en fin de compte, rien n’a pu arrêter l’accord.

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