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L’aventure du boxeur apatride, Bilal Fawaz originaire du Nigeria

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A l’âge de 33 ans, Bilal Fawaz se prépare à faire son entrée dans le cercle professionnel de la boxe. Cet homme moyen léger, né au Nigeria d’une mère béninoise et d’un père libanais, a dû faire face à de multiples combats hors du ring pour construire son chemin dans son sport et se tirer d’une enfance pénible.
A l’âge de 33 ans, Bilal Fawaz se prépare à faire son entrée dans le cercle professionnel de la boxe.
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Avant le combat le plus important de sa carrière de boxe, Bilal Fawaz continue de se défendre à la coulisse avec l’Etat britannique qui s’oppose depuis 15 ans de lui octroyer un passeport. Son aventure de combattant a débuté très jeune lorsqu’il vivait toujours avec sa mère au Nigeria.

Il s’explique en ces mots : « Ce dont je me souviens, c’est de la torture, de la douleur, de la souffrance et de la faim aussi. Ma mère vendait nos vêtements pour acheter de la nourriture. Parfois, elle passait son tour lors du repas et me le faisait payer en se vengeant sur moi, parce que j’étais le plus petit, le moins rebelle et aussi celui qui bougeait le plus. »

Tomber dans un joug de trafic d’enfants à Londres

Bilal Fawaz part du Nigeria pour rejoindre son père installé à Londres à l’âge de 14 ans. Malgré la séparation de sa mère, le martyre se poursuit. Il se coince cette fois-ci sous l’emprise d’un réseau de trafic d’enfants et est victime d’esclavage moderne.

Ce jeune, confronté à la péripétie de la vie, déclare : « Quand je suis venu en Angleterre, on m’a séquestré. On m’a dit : ‘’Tu dois rester ici, ton père viendra te chercher’’. Mais j’ai vite compris qu’il ne viendrait jamais. Alors, j’ai pris mes jambes à mon cou et je me suis échappé. J’ai couru le plus loin possible sachant que je ne pouvais plus revenir en arrière. C’était ma seule issue. Je suis resté alors dans la rue à pleurer et un homme à finir par me prendre dans ses bras. Il m’a dit : ‘’Je vais te conduire aux services sociaux’’. Et depuis ce jour, je suis devenu un pupille de la nation. »

Retrouvé parmi les migrants, il découvre son talent

Bilal Fawaz, s’aperçoit très vite qu’il a de l’or dans ses poings. Courageux, il arrache le titre de champion national des poings moyen léger en 2012 et également le capitaine de l’équipe de boxe amateure britannique. Tous ses exploits restent insignifiants pour qu’il obtienne la nationalité anglaise. En 2017 et 2019, il a été incarcéré et envoyé au sein d’un centre de détention pour migrant. Là, il se donne à l’automutilation et a eu des idées suicidaires.

Pour lui : « J’ai fait tout ce qui était possible pour obtenir la citoyenneté britannique. J’ai tout fait. J’ai représenté le pays, même si on m’a emprisonné par la suite. On m’a sorti des études, on a mis un terme à mes rêves olympiques. J’ai dû faire une croix sur la possibilité de fonder une famille. Malgré tout, le gouvernement n’a jamais réussi à m’expulser, car l’ambassade du Nigeria ne me reconnaît pas. »

Une victoire au titre de sa nationalité anglaise

Le boxeur apatride de 33 ans, Bilal Fawaz s’affrontera avec le Russe Vladimir Fleischhauer au York Hall de Londres sur le ring, ce vendredi. Par ailleurs, il projettera pour ce combat une première victoire chez les professionnels de la boxe. Une visibilité qui pourrait l’aider à acquérir enfin la nationalité britannique. Par conséquent, il visera alors à s’orienter vers un vieux rêve : se battre dans le panthéon de la boxe à Las Vegas aux Etats-Unis sous les couleurs de son pays d’adoption.

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