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Mali : l’économie face aux sanctions strictes de la CEDEAO

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Les pays de l’Afrique de l’Ouest appliquent des sanctions sévères au Mali. Ce dernier se retrouve plus que jamais isolé au sein des pays de la sous-région et risque de faire face à une pénurie de liquidité. Une situation qui pourrait engendrer rapidement un étouffement de l’économie du Mali.
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Face au projet de la junte de continuer à diriger la nation malienne, la CEDEAO impose un embargo sur les échanges commerciaux et les transactions financières. Une action pour sanctionner le Mali par la décision des autorités qui s’impose à l’organisation d’une prochaine élection après plusieurs années de gouvernance.  

Une décision qui remet en cause l’état futur de l’économie du Mali. Cependant, la force économique malienne repose généralement sur le commerce à travers les ports ivoiriens et sénégalais. Deux pays de la CEDEAO avec lequel il ne pourra plus échanger dorénavant.

Une incidence limitée dans le rang des consommateurs

Pour le moment, les sanctions affligées contre la nation, n’affectent pas les produits de premières nécessités ou les hydrocarbures. Ainsi, l’impact est moindre sur le panier du consommateur malin. L’économiste malien Etienne Fakaba Sissoko, l’explique : « Ces produits composent l’essentiel de la balance commerciale du Mali. A court terme, il n’y a pas de grosse perte au niveau commerciale. »

Par ailleurs, cette sanction de la CEDEAO va impacter le quotidien de la population sur divers secteurs d’activité. Surtout un choc sur les transactions d’argent par le biais des opérateurs tel que Western Union. Par conséquent, une grande source d’acquisition d’argent des Maliens peut devenir inaccessible faute de pénurie de liquidités.

Une insuffisance budgétaire

Très vite, la mise en application de la sanction a eu un effet immédiat le mercredi sur l’économie monétaire du pays. Une émission obligatoire à court terme d’une valeur de 30 milliards de francs CFA (45,7 millions d’euros) n’a pas été effectuée par le Mali sur le marché financier régional. Un vrai choc pour la nation malienne à grand déficit budgétaire qui constitue un important levier en 2021 pour son financement.

Kako Nubukpo, commissaire pour l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) l’estime : « A partir du moment où tous les comptes du Mali sont gelés auprès de la banque centrale, le trésor malien ne peut plus faire d’opération financière. Toutes les transactions avec l’extérieur passent par la banque centrale. Le Mali est coupé du reste du Monde. »

Une chute de liquidité

Le pays déjà plongé dans une crise sanitaire et sécuritaire, la sanction de la CEDEAO ne tardera pas à affecter les réserves douanières qui risquent de se tarir plus tôt. Etienne Fakaba Sissiko décrypte : « Les recettes vont énormément baisser et les ressources disponibles dans le pays ne seront pas suffisantes. Si vous ajouter l’interdiction de lever des fonds sur le marché internationale, les conséquences sont incommensurable. »

 Et à kako Nubukpo d’ajouter : « On rendre dans un cycle de défiance et d’incertitude. Le pouvoir politique va être impacté dans sa capacité à mobiliser des ressources pour son fonctionnement quotidien. » La crise de liquidité va avoir une conséquence directe sur le salaire des fonctionnaires et surtout des militaires engager dans la lutte contre les troupes djihadistes.

L’entraide au Mali

Face à cette sanction, le Mali pourrait avoir des aides de certains pays « amis » qui pourront voler à son secours. C’est ce que Kako Nubukpo rappelle : « S’ils ont des pays qui veulent les aider, ils peuvent bénéficier de dons en nature par exemple. » A Dominique Frutcher d’ajouter : « La Chine pourrait mettre sur la table quelques financements. C’est un pays intéressé par les matières premières et la première richesse du Mali, c’est l’or. »

De même, certains pays à proximité pourraient offrir des débouchés commerciaux au Mali tel que : Algérie et la Mauritanie qui ne sont pas membres de la CEDEAO. Par ailleurs, un document a été bloqué, mardi, par la Chine et la Russie au Conseil de Sécurité de L’ONU portant soutient à la sanction de la CEDEAO.

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