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Mauritanie : contestation d’une nouvelle loi sur les langues à l’école  

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L'Assemblée nationale mauritanienne a introduit une nouvelle loi approuvant la langue nationale dans l'enseignement primaire, mais le texte a été contesté par les communautés noires mauritaniennes qui disent s’inquiéter que l'arabe ne leur soit pas imposé.
L'Assemblée nationale mauritanienne a introduit une nouvelle loi approuvant la langue nationale dans l'enseignement primaire
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Pour la première fois, la loi introduit dans l’enseignement des sciences dans la langue maternelle au niveau primaire, tout en enseignant l’arabe aux non-arabes et au moins une langue nationale aux arabophones, d’après des documents officiels. Toutefois, le français continuera d’être enseigné dès l’école primaire.

La population mauritanienne est constituée de communautés arabo-berbères, haratines (descendants d’esclaves de maîtres arabo-berbères, leur culture commune) et négro-mauritaniennes, qui parlent généralement la langue maternelle des peuples subsahariens (peuls, soninkés, wolofs).

Domination culturelle

Depuis l’indépendance du pays en 1960, la communauté noire mauritanienne dénonce ce qu’elle appelle l’hégémonie de la culture arabe. Une langue officielle parlée par la grande partie de la population, et appelle à l’officialisation de sa langue.

A cet effet, la nouvelle loi adoptée d’après le ministre de l’éducation nationale, Mohamed Melainine Ould Eyih cherche à « mettre un terme à la détérioration alarmante du système éducatif nationale » au cours de son discours face aux députés. Ainsi, elle dépend d’après lui « d’un débat sur une longue période qui a regroupé toutes les compétences et sensibilités nationales ».

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Toutefois, la nouvelle loi constitue une « avancée dans la mesure où les enfants commencent leurs apprentissages dans leur langue maternelle. Ainsi, elle « permettra d’acquérir et de maîtriser plus facilement les connaissances » d’après Kadiata Malick Diallo, la députée d’opposition.

La langue nationale

Elle a proposé un amendement à l’article 65 pour ôter l’ambiguïté dénoncée par les non-Arabes dans le texte de loi, mais sa suggestion a été rejetée. En effet, l’article 65 stipule que « l’arabe est enseigné à tous les enfants dont elle n’est pas la langue maternelle comme langue de communication et comme langue d’enseignement ».

Deux manifestants contre le nouveau texte ont été arrêtés et cinq personnes blessées lors d’un sit-in devant le Parlement lundi soir en amont de l’adoption du texte, a déclaré mardi le responsable de l’organisation pour l’officialisation des langues nationales (Olan) dans une annonce.  

La manifestation a été une organisation de l’Olan, constitué de militants de communautés noirs, qui ont révoqué « la répression » contre ses militants. Elle conçoit que « par cette loi, la Mauritanie prive des franges de sa population d’un droit fondamental d’expression culturelle ».

De même, elle impose « l’officialisation immédiate des langues nationales » et dénonce l’article 65 du nouveau texte qui, d’après elle, « consacre l’injustice linguistique dans le pays ».

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