TUNISIE: Les manifestations contre les violences policières se poursuivent à Tunis

Des troubles ont lieu ces derniers soirs après la mort suspecte d’un jeune habitant du quartier de Sidi Hassine, Ahmed ben Ammar, peu après son interpellation. Plusieurs dizaines de jeunes ont lancé des projectiles et feux d’artifices contre la police, qui a tiré des gaz lacrymogènes, à proximité du commissariat, dans le quartier populaire, a constaté l’Agence France-Presse.

La famille du défunt Ahmed Ben Ammar accuse la police d’avoir frappé à mort ce dernier. Jeudi, le ministère de l’intérieur a démenti, ces accusations. Une enquête judiciaire a été ouverte sur les circonstances de la mort du jeune décédé.

Une vidéo amateur devenue virale sur la toile tunisienne, montrant un mineur arrêté mercredi en marge des funérailles, dénudé, frappé à terre puis escorté par des policiers en civil vers une voiture de police, a suscité l’indignation. Une deuxième enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités de ces « abus liés à cette intervention », a rapporté le ministère.

Plus d’une quarantaine d’associations ont dénoncé ces abus et samedi après-midi, une manifestation sur l’avenue Habib Bourguiba contre la violence policière a abouti à des affrontements entre manifestants et autorités.

Ces deux évènements ne sont pas isolés. Depuis la révolution, l’impunité et le manque de réformes de l’institution sécuritaire sont souvent dénoncés en Tunisie. Le président de la République Kais Saied a convoqué vendredi le chef du gouvernement également ministre de l’Intérieur par intérim, Hichem Mechichi pour exprimer sa « colère » et sa « condamnation » des derniers évènements. 

Une nouvelle manifestation avec pour point de départ le quartier de Sidi Hassine, est prévu ce lundi 14 juin à 17h heure de Tunis.