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Un médecin accepte avoir tué une maman de trois enfants suite à son intervention bâclée

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D'après le Tribunal de Manchester, Shahida Parveen, une mère de trois enfants a été tuée lors de son rendez-vous à l'hôpital par le Dr Isyaka Mamman qui a bâclé une intervention de routine.
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Le Dr Isyaka Mamman, âgé de 85 ans et d’origine nigériane avait déjà été suspendu par des organismes de surveillance médicale pour avoir menti sur son âge. Il a été licencié puis réembauché par le Royal Oldham Hospital, où il a été responsable d’une série d’incidents critiques avant ce drame.

Le Dr Mamman de Cumberland Drive, Royton, près d’Oldham, avait à plusieurs reprises utilisé différentes dates de naissance et renvoyé de son précédent emploi pour mauvaises performances. Il sera condamné mardi après avoir plaidé coupable lors d’une audience précédente d’homicide par négligence grave.
Le juge lui a dit de se préparer à passer du temps en prison.

Incident fatal du 3 septembre 2018

A l’audience, le procureur Andrew Thomas QC a déclaré que le 3 septembre 2018, la défunte Shahida Parveen, maman de trois enfants agée de 48 ans, s’était rendue à l’hôpital avec son mari, Khizar Mahmood, pour des examens concernant un possible trouble myéloprolifératif. Une biopsie de la moelle osseuse avait été conseillée et la procédure de routine a été attribuée au Dr Mamman, qui exercait en tant que médecin spécialiste en hématologie.

Normalement, les échantillons de moelle osseuse sont prélevés dans l’os de la hanche, mais le Dr Mamman n’a pas réussi à obtenir un échantillon à la première tentative. Au lieu de cela, il a tenté une procédure rare et très dangereuse consistant à obtenir un échantillon du sternum de la défunte malgré les objections de cette dernière et de son conjoint.

En utilisant la mauvaise aiguille de biopsie, il a manqué l’os et a percé le péricarde, le sac qui contient le cœur, provoquant une hémorragie interne massive. Mme Shahida Parveen a perdu connaissance dès l’insertion de l’aiguille, et son mari a quitté la pièce en courant et criant : « Il l’a tuée. Je lui ai dit d’arrêter trois fois et il n’a pas écouté. Il l’a tuée.« 

Une équipe d’urgence est arrivée, mais le décès de Mme Shahida Parveen a été confirmé plus tard le même jour. Dr Mamman a obtenu son diplôme de médecin au Nigeria en 1965 et a commencé à travailler au Royaume-Uni en 1991. De 2004 à 2018, il était employé par le Pennine Acute Hospitals NHS Trust.

Différentes dates de naissance

Selon le tribunal, son âge réel est un sujet de controverse, car son lieu de naissance n’avait pas de système d’enregistrement des naissances. Il est né le 16 septembre 1936, donc avait 21 ans au début de sa formation médicale, et 81 ans révolus au moment de l’incident fatal. Mais au début de sa formation médicale au Pennine Acute Hospitals NHS Trust, il a mentionné être né en 1941 soit 5 ans de moins que son âge réel.

Vers 2001, alors qu’il approchait de l’âge de la retraite obligatoire de 65 ans, le Dr Mamman a adopté une date de naissance d’octobre 1947, date qu’il a invoquée dans une demande de naturalisation en tant que citoyen britannique . Ceci implique qu’il avait commencé ses études à l’âge de 10 ans.

En 2004, il a été reconnu coupable de faute professionnelle grave par le General Medical Council et suspendu pendant 12 mois pour avoir menti sur son âge. Cependant, il a été réembauché en 2006 par le Pennine Trust (qui l’avait déjà licencié) après qu’il ait été réinscrit au registre par le GMC, qui a accepté que sa date de naissance soit 1943. Ce qui signifie qu’il a commencé ses études de médecine à l’âge de 14 ou 15 ans.

Dérive médicale

Dr Mamman avait quitté son emploi au Medway Trust en raison de mauvaises performances, et en 2015, une plainte officielle a été déposée à l’hôpital d’Oldham lorsqu’un patient s’est plaint qu’il avait utilisé une « force excessive » pendant une biopsie de la moelle osseuse.

On a dit à la patiente que le Dr Mamman avait plus de 70 ans et que ses collègues pensaient qu’il devrait prendre sa retraite, mais qu’ils ne pouvaient pas le renvoyer uniquement en raison de son âge. On lui a assuré qu’il serait affecté à des tâches légères à l’avenir.

Cependant, la même année, un autre incident clinique a entraîné des blessures graves chez un autre patient, toujours lors d’une biopsie de la moelle osseuse, et toujours à cause d’une aiguille insérée au mauvais endroit. Le patient a survécu mais a été laissé handicapé de façon permanente.

« Il n’est pas la seule personne en faute »

Michael Hayton, Conseiller de la Reine spécialisé dans le crime réglementaire, la discipline professionnelle et les crimes graves, a déclaré qu’il était clair que le Dr Mamman était un « médecin défaillant » et qu’il n’aurait pas dû être autorisé à continuer à traiter des patients. « Il n’est pas la seule personne en faute. Il n’aurait pas dû être autorisé à se trouver dans la position où il était. Il y a un catalogue grotesque de manquements de la part du trust depuis 2015« .

L’audience a été ajournée jusqu’à mardi matin.

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