Somaliland : l’excision au cœur d’un grand combat
2 min readLe confinement annoncé dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 a haussé considérablement le nombre des excisions dans cette nation autoproclamée. Equipée d’une aiguille, du fil et d’une lame de rasoir en main, Safia Ibrahim est sur le point de passer à l’action. Cette dernière, veuve et âgée de 50 ans, offre ses services d’exciseuse en passant de porte-à-porte dans le pays autoproclamé du Somaliland. Par ailleurs, la pandémie du coronavirus a permis la relance de la profession de Sofia à cause des perturbations enregistrées dans le programme de lutte contre l’excision dans cet Etat.
Une tradition ancrée
Sofia Ibrahim, explique son activité en ces termes : « D’abord, je donne aux filles des médicaments pour endormir la douleur. Après une heure, je commence par exciser. Après, je répare les organes génitaux avec une aiguille et du fil. Ainsi, s’achève mon travail et je suis payé. Maintenant, je me fais vieille, alors je transmets le savoir à mes filles. » Par conséquent, cette pratique se révèle comme une transmission héréditaire, symbole de l’ancrage de la pratique.
Selon les Nations unies, les statistiques montrent qu’au Somaliland, 98 % des filles âgées de 5 à 11 ans sont victimes d’excision. Donc, une mutilation génitale qui n’est pas sans effet pour les victimes. A commencer par des complications au cours de l’accouchement de la femme.
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Le calvaire des femmes excisées
Edna Adan, sage-femme et fondatrice de l’hôpital Edna Adan, informe : « Je suis sage-femme. C’est mon travail et chaque jour, dans ma maternité, nous faisons accoucher des femmes qui tentent de donner naissance à un bébé par un passage très endommagée. » Dans la vision d’éradiquer cette douleur des femmes, le président Somaliland a essayé d’interdit la pratique, mais cette volonté s’est heurtée aux désaccords des responsables religieuses.
C’est ce que souligne Edna Adan qui dénonce cette pratique : « C’est un pas dans la bonne direction, ce n’est pas ce que nous voulions, nous voulons une abolition totale. Mais je commence à devenir réaliste. Il y a vingt, trente, quarante, cinquante ans, je pensais qu’avec une simple législation et quelques décisions, nous pourrions l’anéantir, mais nous ne l’avons pas fait et nous avons échoué. »
En général, les combats sur l’abolition de l’excision lancée dans le pays, il y a un demi-siècle demeure toujours d’actualité et dont la finalité reste inconnue.
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