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CANADA: Indignée par les circonstances du décès subit de leur « sœur », la communauté camerounaise du Canada appelle à la mobilisation

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Invitation publié par Camerounais du Canada à tous les africains à se mobiliser samedi 13 mars devant l'hôpital Charles-le Moyne responsable du décès brutal d'une de leur sœur, Mireille Djomo

la communauté camerounaise du Canada appelle à la mobilisation

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Mireille Ndjomouo, réfugiée d’origine camerounaise âgée de 44 ans et maman de 3 enfants, a rendu l’âme ce mardi 9 mars 2021 à l’hôpital général juif de Montréal peu de temps après son transfert de l’hôpital Charles-Le Moyne.

Selon une vidéo de la défunte circulant sur les réseaux sociaux elle a été admise à l’hôpital Charles-Le Moyne de Greenfield Park pour  » un mal à la jambe ». A son admission dans cet établissement de santé elle a signalé être allergique à la pénicilline. Mais aurait appris plus tard que ce médicament lui a tout de même été administré par intraveineuse pendant trois jours.

Seule dans la chambre 541, interdite de visite la jeune maman agonise et lance un appel à l’aide dans une vidéo.

 » Mon corps s’épaissit, les boutons envahissent tout mon corps, j’éprouve des difficultés à respirer , mes lèvres paralysées, je ressens des douleurs dans mon corps. je veux être transférée dans un autre hôpital ils refusent. » dit t’elle péniblement dans cette vidéo.

 » Ils m’ont isolé dans une chambre et aucun membre de ma famille n’a le droit de me voire. Ma sœur vivant au canada et infirmière a été interdite de me voire. Même la police a déclaré ne rien pouvoir faire. » ajouta t’elle.

 » Ils sont entrain de me tuer. Peuple africain levez vous pour votre sœur, je vous en supplie. Partagez cette vidéo afin qu’on voie ce qu’on fait dans la vie de votre sœur. Je ne veux pas mourir et laisser mes enfants, je vous en supplie aidez moi. Partagez cette vidéo et sauvez ma vie. Je respire à peine car je suis étouffée. Merci beaucoup, j’attends votre secours. »

Christine Ndjomouo, la sœur de Mireille s’est battue pendant des jours en vain pour pouvoir se rendre au chevet de sa sœur car, l’accès lui a été systématiquement refusé. Jusqu’à la publication dimanche matin de la vidéo de sa sœur sur les réseaux sociaux, qui a été vue par des milliers de personnes.

« Ma sœur m’appelait en pleurs au téléphone. Je suis venue samedi. On ne me laissait pas monter. J’ai appelé la police, mais ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire. Dimanche matin, ma sœur m’avait envoyé une vidéo qu’elle avait tournée. Cette vidéo a réveillé tout le monde. Avec ça, les gens sont allés à l’hôpital pour m’aider à entrer et j’ai finalement réussi à aller la voir », lance-t-elle.

Cette vidéo a suscité la manifestation de nombreux camerounais devant l’hôpital, souhaitant rencontrer Mireille. L’autorisation de visiter Mireille a uniquement été accordée à un camerounais dénommé Joseph Kamta.

 » Elle désirait être transférer à l’hôpital général juif de Montréal car elle ne se sentait plus en sécurité. Elle pensait qu’elle y serait mieux prise en charge. Elle souffrait juste des problème aux cuisses à son admission à l’hôpital Charles-Le Moyne. Après utilisation de la pénicilline son ventre s’est enflé. Jai constaté qu’elle avait des difficultés respiratoires mais elle a déclaré ne point souffrir de tuberculose. Son unique attente de la communauté camerounaise est de faire en sorte qu’elle soit transférée à l’hôpital général juif. Je lui ai assuré que nous ferons tout notre possible pour que cela soit fait » a dit M. Kamta.

La communauté mobilisée a milité pour la réalisation de l’unique souhait de Mireille. Après négociation et pression, l’hôpital a finalement autorisé ce jour le transfert. Elle a été transférée à l’hôpital désiré où sa sœur, infirmière clinicienne a pu lui rendre visite. « Le traitement n’était pas humain. Il y a eu un manque de respect et de dignité. Elle était très enflée et on ne faisait rien » a t’elle constaté.

Mardi, les médecins de l’hôpital général juif auraient posé un diagnostic de lymphome, un cancer du système lymphatique. Mireille mourut une heure plus tard. Impossible de savoir si elle aurait pu être sauvée par une intervention plus rapide.

« Le lendemain matin, tout était très clair, je pouvais venir la voir. Si elle était allée là (à l’Hôpital général juif) dès la première fois, on aurait pu se parler de beaucoup de choses. Elle meurt, j’ai des questions et pas de réponses. Elle a un fils de 14 ans, il y a des choses que j’aurais voulu demander, mais elle est partie, je n’ai pas eu le temps de lui parler, car elle était dans la peur. Au moins elle a pu mourir où elle voulait, entre de bonnes mains », lance Christine.

« Au moins si elle avait pu voir sa famille, ça aurait pu la calmer. Selon elle, elle ne recevait pas les soins adéquats, elle a fait des crises, mais personne n’écoutait. Elle voulait changer d’hôpital. Si on avait été un peu humain avec elle, et qu’elle mourait, ça ne m’aurait pas dérangé comme maintenant », conclut elle.

Bouleversées, La famille de Mireille et la communauté camerounaise réclament que lumière soit faite sur son séjour à l’hôpital Charles-Le Moyne. « Il y a beaucoup de questions et il faut aujourd’hui qu’on essaie d’y répondre. Il faut non seulement une enquête interne, mais aussi que le Collège des médecins fasse une enquête » déclare Pierre Marc Ngamaleu, le Président de la jeune Chambre de commerce camerounaise du Canada.

 » Quand un décès survient aussi vite que ca, il faut l’expliquer. Ca prend une enquête du coroner et une autopsie » pense Paul Brunet, Président du Conseil de la protection des malades.

La communauté camerounaise du Canada encore indignée par le décès subit de leur « sœur » et des circonstances de sa mort a publié sur les réseaux sociaux une invitation à mobilisation massive le samedi 13 mars 2021 à l’hôpital Charles-Le Moyne, lieu du sinistre.

Le bureau du coroner a indiqué vendredi 12 mars avoir ouvert une enquête  » pour déterminer les causes et les circonstances qui ont mené au décès de Mme Mireille Ndjomouo ».

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