Russie – Afrique: La tournée africaine de Sergueï Lavrov s’est terminée avec succès

De nombreux médias européens et ukrainiens ont plus parlé du déplacement de Sergueï Lavrov en Afrique que les médias russes dans l’optique d’écorner davantage l’image de la Russie. D’ailleurs, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé à redoubler d’efforts pour contrer la diffusion des informations russes, qu’il qualifie de mensongères. D’après la revue de presse « Egalite et réconciliation », il se serait plaint d’être moins populaire dans la presse occidentale que Sergueï Lavrov et aurait déclaré dans une interview à la radio Cadena SER que « Lavrov se rend en Afrique pour essayer de convaincre les Africains que les sanctions européennes sont à blâmer pour tout ce qui se passe… et toute la presse occidentale le répète. Je vais en Afrique pour dire le contraire, que les sanctions n’ont rien à voir avec cela, et que personne ne reprend cela ».

Les services secrets britanniques ont tweeté que l’objectif du ministre russe des affaires extérieures était de rejeter le blâme de la crise alimentaire sur l’Occident.

Pour les Africains, il était plus important d’entendre parler du calendrier d’approvisionnement en céréales et en engrais russes, qui, selon l’accord d’Istanbul, a ouvert l’accès au marché mondial. Outre les céréales, les sanctions anti-russes et l’environnement international, les projets énergétiques et commerciaux bilatéraux ont été discutés.

Bilan de la visite diplomatique de Sergueï Lavrov

• En Égypte, Sergueï Lavrov a évoqué les relations commerciales. A la fin de 2021, le chiffre d’affaires commercial entre les deux pays a augmenté de 4 % pour atteindre 4,8 milliards de dollars, 470 entreprises russes opérant sur le marché égyptien. Par ailleurs, l’entreprise russe Rosatom a récemment commencé la construction de la première centrale nucléaire du pays. En outre, une zone industrielle russe est en cours de finalisation sur la rive du canal de Suez.

L’Éthiopie négocie également avec Rosatom une coopération dans le secteur de l’énergie nucléaire. Ici, le chiffre d’affaires est beaucoup plus modeste, 67,9 millions de dollars à la fin de 2019.

• Au Congo, la société russe RusGazEngineering met en œuvre un projet de construction de l’oléoduc Pointe Noire – Brazzaville – Oyo – Ouesso. Il s’agit d’un projet d’infrastructure très important de la République du Congo, qui vise à réduire les coûts de transport des produits pétroliers, à améliorer la sécurité de leur transport et, d’une manière générale, à assurer le développement durable des régions reculées du pays.

• En Ouganda, Lavrov a rencontré le président Yoweri Museveni. Une usine de traitement du coton à capitaux russes fonctionne ici et le blé est l’un des principaux produits d’exportation de la Russie en Ouganda. Depuis 2017, il y a également des discussions ici sur l’utilisation de l’atome pacifique avec la participation de la Russie.

En bref:

• Le slogan « problèmes africains – solutions africaines » et les thèmes des projets économiques régionaux exprimés par Lavrov résonnent toujours beaucoup plus auprès des pays africains que les lointaines querelles géopolitiques des hégémons et les sanctions qui n’ont aucune conséquence positive pour l’Afrique.

• Rosatom est toujours le principal et seul (en dehors du secteur de la sécurité) instrument efficace de politique économique et énergétique étrangère en Afrique (et pas seulement).

• Malgré l’enthousiasme irréaliste de la presse étrangère, qui a tenté de convaincre tout le monde que la Russie est un paria, les objectifs de relations publiques de ce voyage publiés par M. Lavrov a le 22 juillet sur le site officiel du Ministère russe des affaires extérieures – MID détaillant la partie idéologique de son voyage, « Russie et Afrique : un partenariat pour l’avenir« , ont été atteints.

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