SENEGAL: Le député Ousmane Sonko relâché sous contrôle judiciaire, la révolution suit son cours.

Ce lundi 8 mars selon la décision d’un juge l’opposant Ousmane Sonko a été inculpé pour viol mais relâché sous contrôle judiciaire. Cette décision a été saluée par ses partisans et les manifestants qui ont crié leur joie dans les rues de la ville.

 » IL est libre à partir de cet instant. Je pense qu’aujourd’hui, il faut saluer cette décrispation qu’il y a eu au niveau de la justice, pour permettre au Sénégal de retrouver sa paix d’antan. Donc nous saluons également le doyen des juges qui a eu le courage de le mettre sous contrôle judiciaire. » a déclaré son avocat Henri Gomis.

De nombreux blindés ont été déployés et la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui convergeaient par milliers sur la place de la Nation de Dakar, lieu traditionnel des rassemblements et siège de grandes institutions, dont la Présidence. Ils répondaient ainsi massivement à l’appel lancé dimanche par le collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D), comprenant le parti de l’opposant, des formations d’opposition, et des organisations contestataires à « descendre massivement dans les rues » à partir de lundi et pendant trois jours.

Les tensions étaient palpables et l’activité ralentie dans la capitale visiblement inquiète. les écoles ont été suspendues pendant une semaine par les autorités.

Ousmane Sonko a demandé aux sénégalais de continuer la mobilisation mais que la révolution soit pacifique. « La révolution est déjà lancée, rien ni personne ne pourra l’arrêter. Il faut garder cette mobilisation, il faut qu’elle soit plus importante même, mais il faut surtout qu’elle soit pacifique » a déclaré le député.

Le président Macky Sall qui jusqu’à présent gardait le silence a appelé ses concitoyens au calme et à la sérénité.  » Tous ensemble, taisons nos rancœurs et évitons la logique de l’affrontement qui mène au pire. » a t’il déclaré. Il a également demandé aux sénégalais à laisser la justice suivre son cours en toute indépendance.

Les ambassades de l’Union européennes (EU) et de ses Etats membres, du Royaume-Uni, de la Suisse, des Etats-Unis, du Canada, de la Corée et du Japon ont appelé à une  » restauration pacifique du calme et du dialogue », ajoutant que  » le Sénégal a une longue histoire d’Etat de droit, de démocratie participative, de tolérance et de respect des droits humains ». Les chefs religieux, chrétiens et musulmans joignent leurs voix à ces dernières. Leurs émissaires en particulier ceux des khalifes, à l’influence considérable sur le pouvoir et la société ont rencontré le Président Macky Sall. Selon le dignitaire Serigne Mansour Sy le Chef de l’Etat les a écouté et ils attendent ses décisions.

Pays de l’Afrique de l’ouest considéré comme ilot démocratique, le Sénégal déjà affecté par la crise sanitaire mondiale traverse depuis une semaine une crise meurtrière. Le gouvernement a fait miroiter un allègement du couvre-feu.