Cameroun : nouvelle mesure gouvernementale interdisant le commerce des produits éclaircissants de la peau
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D’après l’entreprise camerounaise de dermatologie, environ 30 % des femmes et environ un quart des étudiantes de Douala ont utilisé de tels produits en 2019. Sur cela, Meledie Ndjong, dermatologue, déclare : « Sur 10 patients consultés, nous constatons qu’il y en a au moins 3 qui présentent des signes liés à la pratique de la dépigmentation volontaire. En effet, il s’agit d’une question très urgente, qui pourrait être considérée comme un problème de santé publique. En effet, le nombre de personnes qui pratiquent la dépigmentation volontaire est très important. »
Les produits cosmétiques non approuvés
La majorité des produits en vente ne sont jamais testés scientifiquement. Ils contiennent souvent des substances dangereuses conçues pour empêcher la production de mélanine, ce qui hausse le risque de cancer de la peau. De même, l’utilisation à long terme peut également entraîner le diabète, l’obésité, l’hypertension artérielle, et même une insuffisance rénale ou hépatique.
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Marie Kamden, femme au foyer s’exprime sur cette pratique adoptée par les femmes : « Ce sont les hommes qui poussent les femmes à éclaircir leur peau. Ils ont tendance à dire que les femmes brunes, plus claires, sont plus belles. Les femmes noires, par contre, ont tendance à être négligées. Quand ils voient une femme brune sortir, ils l’apprécient, et finalement les filles se sentent obligées d’éclaircir leur peau pour plaire aux hommes. »
Les préjugés sur cette mesure
La nouvelle mesure d’interdiction des substances telles que l’hydroquinone, interdite dans l’Union européenne depuis 2001 en raison de son potentiel cancérigène.
Pour certains, cependant, la mesure était également politique. Un moyen indirect de cibler un politicien de l’opposition qui possède une entreprise qui vend de tels produits de blanchiment.
Pour d’autres, l’interdiction est l’occasion d’inciter les femmes à adopter leur teint naturel.
La porte-parole du New Fashion Institue, Rosty Tsemo fait la promotion de son commerce en expliquant : « Lorsque vous venez dans notre salon pour des soins de la peau, nous vous proposons des produits 100 % naturels, que ce soit un savon, une huile de beauté ou un gel de bain, afin que cela fasse ressortir la beauté noire naturelle, afin que cette beauté noire naturelle soit toujours authentique. »
La nouvelle mesure d’interdiction des produits d’éclaircissement soulève des préoccupations de santé publique, mais met également en évidence des problèmes culturels et sociaux. Cette mesure reflète les normes de beauté du pays ainsi que du reste du continent.
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