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CAMEROUN : Appel au calme dans la ville de Buéa suite au meurtre d’une fillette de 5 ans par un gendarme

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Les manifestations se sont succèdées à Buea, capitale du Sud-Ouest, suite au décès d'une petite fille agée de cinq ans tuée par un gendarme ce jeudi 14 octobre. De nombreux habitants ont marché dans les rues de la ville, brandissant des billets de 500 francs CFA (0,88 $; 0,76€; 0,64 £) qui, selon eux, étaient le montant que le gendarme avait réclamé au conducteur de la voiture en guise de pot-de-vin.
Caro Louise Ndialle abattue par un gendarme
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Dans un communiqué, le ministère de la Défense (Mindef) a confirmé que la jeune élève nommée Caro Louise NDIALLE a été mortellement touché à la tête jeudi matin dans la ville de Buea, région marquée par un conflit armé entre séparatistes et forces gouvernementales depuis bientôt cinq ans. Il a également annoncé avoir ouvert une enquête sur l’incident qui a conduit au décès de la fillette et du gendarme, afin de faire la lumière sur ce qui s’est passé et d’établir les responsabilités dans les deux cas.

Pour le Mindef les actions du gendarme étaient ‘ »inappropriées, inadaptées aux circonstances et manifestement disproportionnées par rapport au comportement irrévérencieux du conducteur ».

Agbor Balla, avocat des droits humains affirme que les forces de l’ordre locales tirent trop vite et a appelé l’armée à former son personnel au respect des droits humains.

Caryn Dasah, responsable d’une association de femmes militant pour la paix, pense que cet incident est symptomatique du climat de violence et de tension qui règne dans les régions anglophones du pays. « Cet incident est choquant. Tout le monde est fatigué de voir ce qu’il se passe dans notre pays, fatigué d’entendre les balles siffler, témoigne-t-elle. Ce n’est pas un incident isolé, nous voyons cela comme un problème plus large. L’année dernière en octobre, la même chose est arrivée à Kumba, des enseignants ont été abattus. Cela montre à quel point les gens sont devenus inhumains, corrompus et comment la vie a perdu toute valeur aux yeux de certains. Comment peut-on tirer comme ça, sans se demander qui cela va toucher ? Et puis cela pose de vraies questions : quel était le but ? Quel est le rôle des militaires ? N’est-ce pas de protéger les civils ? ».

Malomba Essembe, le député de la ville de Buea, a participé aux obsèques de la défunte et a appelé au calme. « Les forces de défense et de sécurité sont nos amis, pas nos ennemis, rappelle-t-il. C’est malheureux que certains soient indisciplinés et sans pitié. Je vais relayer à la hiérarchie militaire qu’il y a un problème, une tendance de certains agents au harcèlement de la population à Buea. »

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