KENYA : Justice populaire – La foule bat à mort un tueur en série d’enfants

Masten Wanjala, âgé de 20 ans a été retrouvé mort, dans la ville de Bungoma.

Les autorités avaient lancé une chasse à l’homme mercredi pour le présumé tueur en série, après s’être évadé de prison. Il avait admis avoir tué plus de 10 jeunes garçons au cours d’une période de cinq ans, avouant les avoir drogués et bu le sang de certains.

Selon un témoin oculaire, il se serait rendu au domicile de ses parents, après son. Les parents du défunt l’auraient renié et il a été étranglé par des voisins qui ont découvert sa présence.

D’après l’agence de presse Reuters, sa famille a identifié le corps, bien qu’un porte-parole de la police ait déclaré qu’ils effectuaient toujours une « vérification de base » pour s’assurer que le défunt était bien Wanjala. « Nous ne savons pas comment il a réussi à voyager de Nairobi à sa maison rurale », a déclaré Musyoki Mutungi. « Ce sont les villageois curieux qui l’ont identifié en premier et sont allés le tuer avant même que la police puisse être informée. »

Grace Adhiambo, la mère de l’une des victimes, Brian Omondi, a déclaré à la BBC qu’elle voulait savoir pourquoi il avait fait ce qu’il avait fait. « J’aurais adoré le voir au tribunal, afin que je sache pourquoi il a fait cela – pourquoi il a brutalement tué nos enfants et nous a laissé dans la douleur ». Le corps gravement décomposé de son fils adolescent était l’un des quatre retrouvés par la police en juillet.

Une autopsie effectuée par le pathologiste du gouvernement a montré qu’ils avaient été étranglés et frappés à la tête avec un objet contondant.

Wanjala a tué sa première victime alors qu’il n’avait que 16 ans, un âge similaire à celui de certaines de ses victimes. Il s’est fait passer pour un entraîneur de football pour attirer ses victimes dans des zones isolées, après quoi il les a attaquées. Dans certains cas, il les a pris en otage contre rançon. Les meurtres ont eu lieu à Nairobi et dans des régions de l’est et de l’ouest du Kenya.

Les trois policiers qui étaient de service lorsqu’il s’est évadé mercredi ont été inculpés pour aide à l’évasion d’un suspect et de négligence. La police dit avoir remarqué qu’il avait disparu lors de l’appel du matin. Il n’y avait aucun signe d’effraction dans la cellule de la prison.

Sur son compte Twitter, la Direction des enquêtes criminelles (DCI) du Kenya a regretté qu’il n’ait pas été traduit en justice et que « la loi de la jungle telle qu’appliquée par les villageois en colère a prévalu ».

L’évasion de Wanjala a choqué la nation et conduit de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux à ridiculiser la police et solliciter la démission du chef de la police kenyane.

Le meurtre de Wanjala par la justice populaire à soulevé de nombreuses questions. Les kenyans se demandent pourquoi, après plus de trois mois d’enquêtes, Wanjala n’a jamais été traduit en justice pour faire face à des accusations de meurtre ?

Son meurtre a anéanti les espoirs de justice pour les familles des victimes.