Sénégal : le gaz à Saint-Louis met en danger la pêche

Parc de pirogues des pêcheurs posés sur la côte atlantique à Saint-Louis, Sénégal. Symbolise toute la nécessité de la pêche locale. Selon les chiffres, à peu près 30 000 tonnes de poissons y transitent chaque année. Mais l’extraction des hydrocarbures, qui dynamise l’économie du pays, met en péril les moyens de subsistance des pêcheurs.

L’insécurité dans le secteur de la pêche

Le secrétaire général de l’Union nationale autonome des pécheurs du Sénégal, Moustapha Dieng, déplore : « La cohabitation n’est pas possible. On va exploiter le gaz, on va tuer la pêche à Saint-Louis. Parce que Saint-Louis est la capitale de la pêche, le nombre d’embarcations qu’il y a à Saint-Louis, les types de pêche qu’il y a à Saint-Louis, ça n’existe nulle part ailleurs. Mais la zone de pêche est très petite, elle est coincée pratiquement entre l’embouchure et la frontière de la Mauritanie où il y a des garde-côtes qui ont déjà tué 19 pêcheurs parce qu’ils interdisent l’accès à leurs eaux ».

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Il ne sera pas facile pour le Sénégal de se priver de ses revenus pétroliers et gaziers. Sophie Gladima, ministre sénégalaise de l’Énergie et du Pétrole, a déclaré : « La seule exploitation de nos hydrocarbures nous permettra d’accélérer l’accès des populations à l’électricité et surtout de baisser le coût de production et d’encourager l’industrialisation ».

Le profit du gaz

Elle a fait part du cadre juridique nécessaire pour créer des milliers d’emplois sénégalais dans l’industrie, ainsi que la création de la société nationale du pétrole et du gaz pour donner une formation hautement qualifiée de main-d’œuvre. Pendant que les organisations de la société civile mettent en garde contre les risques pour les communautés de pêcheurs et l’environnement lié à l’exploitation de cette ressource.

Le président de la coalition nationale, Pape Fara Diallo souligne : « Personne ne peut nier que l’exploitation des ressources a et va continuer à avoir des impacts sur notre environnement. Il y aura aussi des impacts sociaux et quand vous voyez ces communautés qui vivent à côté de là, on va exploiter les ressources, notamment ici à Nguet Ndar (village des pêcheurs de Saint-Louis NDLR) où il y a une communauté de pêcheurs, on sent les inquiétudes, on voit le contraste entre les milliards qu’on nous annonce et qui vont provenir de l’exploitation du gaz en off-shore et la pauvreté que vous voyez autour de vous ».

Il ajoute ensuite en phrase courte : « Publiez ce que vous payez ».

Le président sénégalais a fait valoir que s’opposer à l’extraction de pétrole et de gaz lucratifs au nom de la lutte contre le changement climatique est une injustice envers son pays.

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