Bantu Today – Information, News et Actualité Africaine

Site d’Information d’Afrique et du Monde

Tunisie : la montée spectaculaire des prix asphyxie le secteur alimentaire

3 min read
Sucre, huile végétale, riz, etc, la Tunisie fait face à une pénurie de denrée alimentaire de base. Les couloirs des supermarchés sont pratiquement vides. Les quelques produits disponibles ne sont vendus qu'en rations.
Sucre, huile végétale, riz, etc, la Tunisie fait face à une pénurie de denrée alimentaire de base. Les couloirs des supermarchés sont pratiquement vides.
Spread the love

Les supermarchés surpassés

Des Tunisiens font une chaîne de queue pour faire leurs courses devant un supermarché. Il faut être patient et courageux, car dans la queue des personnes en attente, le pouvoir du plus fort devient la règle.

Une Tunisienne, Aicha déplore la situation : « Il n’est pas possible de vivre sans nourriture. Nous pouvons vivre sans meubles, sans bâtiment ou sans rien d’inutile, mais manger est une chose nécessaire, surtout à des occasions comme l’Aïd, le Ramadan ou le Moulid. Et nous ne pouvons pas nous passer des ingrédients de base, quoi qu’il arrive. »

Les aliments ne sont plus abordables pour tout le monde. Le chômage a atteint 18 % et l’inflation était de 9,1 %, le plus haut depuis 30 ans, d’après l’institut national des statistiques du pays. La colère du peuple s’accroît encore plus.

A lire aussi : Europe – Afrique : le Bénin et la Tunisie à l’honneur au MEDEF en France

La perte de vie humaine  

Un haut responsable du parti Ennahdha, Noureddine Bhiri, souligne : « Fournissez-nous de l’huile, du sucre, de la semoule. Ceux-ci coûtent maintenant 17 dinars (le kilo), et 5 litres d’huile sont devenus 59 dinars. »

Devant une crise alimentaire dont les perspectives dans le futur sont sombres, les Tunisiens sont de plus en plus réticents à risquer leur vie pour chercher une vie meilleure en Europe.

Le colloque tunisien pour les droits économiques et sociaux, une organisation non-gouvernementale (ONG) qui est perçoit de près les migrants, a déclaré que 507 migrants tunisiens étaient morts ou avaient disparu en 2022.

La Garde côtière a déjoué plus de 1 500 tentatives d’immigration illégale vers l’Italie entre janvier et septembre 2022, impliquant des familles entières, dont près de 2 500 enfants, selon la porte-parole de la Garde nationale Houssameddine Jebabli.

A lire aussi : Ukraine – Afrique : premier navire de céréales destinés à l’Afrique

Le soutien de la FMI

Les responsables gouvernementaux ont blâmé les spéculateurs, le marché noir et la guerre d’Ukraine. Mensonge ! Les économistes qui ont souligné le défaut disent que l’économie du pays souffre.

A cet effet, l’économiste, Moez Hdidane, évoque : « Face à cette augmentation des prix, la Tunisie est devenue l’un des premiers pays à ne pas pouvoir régler ses achats de matières premières. Il y a un manque de céréales, d’énergie. Les pays producteurs vendent à des pays dont ils sont sûrs qu’ils vont payer, mais la Tunisie est en queue de file et parfois elle rate son tour, ce qui explique les pénuries de matières premières subventionnées comme le sucre, la farine, l’huile végétale, car toutes ces choses sont des matières importées… »

La Tunisie fait la négociation d’un prêt de 2 à 4 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international pour combler son déficit budgétaire. La suppression progressive des subventions et la privatisation des entreprises publiques, synonymes de licenciements massifs et d’aggravation du chômage, pourraient être une source de grincements de dents face aux exigences de l’institution de Bretton Woods.

A lire aussi : Mozambique : 300 millions de dollars de prêt octroyé par la Banque mondiale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *